Ecologie : deux réponses à François Villemonteix

Juin 30, 2014 | Billet invité | 2 commentaires

Je ne pensais pas être amené à donner une suite à mon courrier (Royaliste no 1056) concernant l’approche par la NAR de l’écologie. Mais certains éléments de l’article Où en est-on ? paru dans le no 1058 me contraignent à reprendre la plume. Le ton péremptoire et peu amène que s’autorise l’auteur à l’encontre de ses éventuels contradicteurs me dispense d’emprunter les détours de la courtoisie. Quand, dans cet article, votre collaborateur aborde la question de la validité des travaux du GIEC, on pressent très vite que le doute a depuis longtemps déserté sa réflexion. En témoigne sa lecture fondamentaliste de ces travaux.

En vue d’anticiper les arguments qui pourraient lui être opposés, il tente par une fausse concession d’escamoter le débat en admettant la possibilité que certains éléments (cas particuliers) puissent venir en contradiction avec les conclusions du GIEC. Mais aussitôt, il accuse « en s’appuyant sur ces cas particuliers, chacun, hélas, pense pouvoir émettre un avis pertinent sur tout. » Croyant avoir définitivement réglé la question, on le devine soulagé. Sûr de lui-même, il se livre à l’invective. Sa prétention va jusqu’à nier chez ceux qui auraient l’audace de penser autrement toute capacité de jugement. Dans la foulée, on identifie une piètre manœuvre pour limiter l’impact de l’opposition faite aux thèses du GIEC en la réduisant insidieusement aux analyses de Claude Allegre (ce qui n’invalide en rien celles-ci). L’auteur paraît ignorer que de nombreux prix Nobel contestent depuis longtemps la légitimité scientifique des travaux du GIEC. Qu’il s’informe sur l’appel d’Heidelberg (1992) ou sur la déclaration de Leipzig (1996) ou encore sur la pétition de l’Oregon (1998). Bien évidemment, les médias gardent le silence sur leur existence.

Votre collaborateur fait indirectement référence à mon courrier en marge de son article, ce qui me donne l’occasion de lui rappeler que ma démarche était étrangère à ce qu’il aimerait faire croire. Je dénonçais les risques encourus par la nature des méthodes utilisées. En effet, les modèles mathématiques sont par fonction réducteurs dans l’appréhension du réel (voir mon courrier précédent). Le problème avec les études statistiques, c’est qu’elles peuvent attester une corrélation mais en aucun cas démontrer une causalité. Tout autant que votre rédacteur, je milite pour la protection de la nature. Mais rien ne serait plus contraire à cette finalité si nous construisions nos jugements sur de fausses certitudes ou sur des imprécations, des peurs millénaristes annonçant les pires catastrophes humanitaires comme il nous est prédit par votre rédacteur.

Le monde s’achemine vers un renouvellement de ses énergies et en cela ce n’est pas une situation nouvelle ou exceptionnelle ou encore catastrophique. De nouvelles découvertes contribueront à assurer ce passage. En 1900, personne n’imaginait quelle énergie serait principalement utilisée cinquante ans plus tard. Bien des facteurs peuvent intervenir et modifier notre actuelle conception des énergies futures. L’avenir est ouvert. Faisons confiance au génie humain, je sais que ce n’est pas écologiquement correct…

Il faut se préserver des conséquences de toute forme d’activisme écologique qui, dans un monde où de grandes inconnues climatiques subsistent, solliciterait, au nom d’un principe de précaution militant, une mise en place de réglementations, de normes ou d’interdictions qui, dans l’état actuel des choses, pourraient s’avérer inopportunes parce que injustifiées scientifiquement et constitueraient des obstacles au développent économique par une surenchère des coûts et un frein à l’innovation technique. Ayons toujours en mémoire un fait établi depuis longtemps, que plus la richesse d’une société est grande plus la qualité de l’environnement l’est aussi.

L’activisme écologique est entièrement statique. Il néglige le fait que la nature et la société sont en perpétuelle évolution et qu’il n’existe pas et n’a jamais existé d’état idéal du monde en ce qui concerne les conditions naturelles, le climat, l’expansion de l’espèce animale sur terre etc.. Le monde est un système complexe qui ne peut être organisé en fonction d’un projet environnemental qui ne prendrait pas en compte cette donnée sans que se répète la tragique expérience des systèmes qui ont voulu, au nom de l’idéologie, imposer leur vérité.

Et finalement, si réchauffement il y a, est-ce la catastrophe annoncée ? Les impacts ne sont pas exclusivement négatifs. Alors que certains déserts peuvent s’étendre d’avantage, et certains rivages océaniques être inondés, d’immenses parties de la terre, jusqu’à maintenant non habitées en raison de leur climat froid et rude, pourraient devenir des zones fertiles où des millions d’hommes pourraient vivre. Il est par ailleurs important de prendre conscience de ce qu’aucun changement à l’échelle de la planète ne se produit en une nuit. L’humanité a déjà su y faire face dans son histoire. Il s’agit donc pour nous de s’y préparer sereinement.

Il me faut conclure. Au regard des vrais enjeux, l’article objet de ce courrier me paraît en vérité n’être qu’une énième copie satisfaisant aux lois du genre de l’activisme écologique et fait objectivement le jeu de l’actuelle marchandisation de l’écologie. Arrêtons de faire peur aux générations à venir.

Bien amicalement.

Guy DELRANC

 

Sachez que je partage la quasi-totalité de vos analyses politiques et que je milite avec Nicolas Dupont-Aignan depuis déjà dix ans.

Cependant, géographe de formation, je ne puis qu’être d’accord à 100 {9ef37f79404ed75b38bb3fa19d867f5810a6e7939b0d429d6d385a097373e163} avec M. Guy Delranc (Courrier des lecteurs du n1056 de Royaliste) à propos de l’imposture scientifique que constitue le GIEC.

La soi-disant origine humaine du réchauffement climatique repose sur une analyse erronée des phénomènes météorologiques qui aboutit à une impasse quant à la structure des climats de la Terre. Son origine est à trouver dans les méthodes dites scientifiques actuellement en vogue, à savoir l’utilisation de statistiques pour réaliser des modèles mathématiques qui, seuls permettraient de comprendre le climat. On oublie simplement ce qui est à la base de toute science naturelle : l’observation.

Celle-ci dément jour après jour les hypothèses d’un réchauffement provoqué par les émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine.

Néanmoins, une conjonction d’intérêts particuliers cherche à imposer aux politiques cette théorie. En effet, elle est bien utile à la fois pour le lobby nucléaire, pour la carrière d’apparatchiks de laboratoires, pour beaucoup d’écologistes qui peuvent exercer une magistère idéologique totalitaire, pour les réels pollueurs de l’environnement qui noient leurs responsabilités dans le flou artistique d’une pseudo responsabilité collective et enfin, des politiques qui bénéficient d’un contrôle social « objectif » donc indiscutable.

Pour vous en convaincre, je signale à vos lecteurs et aux membres du Congrès de la NAR les références suivantes :

– Marcel Leroux – « La Dynamique du temps et du climat », Dunod, 2006 (2e éd.) (1e éd. de 1996). L’ouvrage scientifique de base qui a renouvelé la climatologie – la vraie, c’est-à-dire la science géographique – en mettant en évidence les A.M.P. (Anticyclones Mobiles Polaires) comme moteurs météorologiques et climatiques.

– François Gervais – « L’innocence du carbone – L’effet de serre remis en question », Albin Michel, 2013. Excellent ouvrage faisant le point de l’ensemble de la question aujourd’hui par un spécialiste reconnu de la thermodynamique.

– Serge Galam – « Les Scientifiques ont perdu le Nord – Réflexions sur le réchauffement climatique », Plon, 2008. Met en évidence le caractère non scientifique des conclusions alarmistes du GIEC, par un physicien, directeur de recherche au C.N.R.S.

– Christian Gérondeau – « CO2 – Un mythe planétaire », Éd. du Toucan, 2009. Un polytechnicien bien connu qui s’insurge contre l’inutilité des politiques issues du protocole de Kyoto avec nombre d’arguments.

Aussi du même auteur : « Écologie, la fin », Éd. du Toucan, 2012. Il dénonce la gabegie entraînée par l’idéologie écologiste catastrophiste.

Le site www.Penseeunique.fr tenu par un professeur émérite de physique livre des données brutes et fait part de l’actualité mondiale dans le domaine du climat. Indispensable à consulter pour avoir connaissance des travaux scientifiques sérieux, comme ceux des professeurs Lindzen, Akasofu et autres.

Bien sincèrement et cordialement à vous.

Michel BOUILLET

 

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2 Commentaires

  1. broquet

    j’ignore si le GIEC a tort ou raison MAIS je sais – en vertu du principe que le pouvoir se prend à partir du pouvoir – qu’il faut privilégier l’hypothèse suivant laquelle il a raison. A moins de vouloir faire de l’art pour l’art et cultiver la satisfaction d’avoir raison.

    Que l’on se place dans la perspective :

    – de la conférence climatique de Paris 2015 (aux travaux de laquelle sont associés des membres du pôle environnement du CAS dirigé par Patrice Vermeulen et auquel collaborent Emmanuel Le Roy Ladurie et d’autres)

    – de la conférence de l’ONU qui se tiendra aux Samoa en septembre (aux travaux de laquelle participent certains de nos membres)

    – de la redéfinition des objectifs environnementaux de l’Organisation Internationale de la Francophonie (avec laquelle nous travaillons notamment sur le plan énergétique)

    Indépendamment de savoir où est le « vrai » il est nécessaire si l’on veut être efficace – agir sur les événements – de privilégier (pour le moment ?) la thèse de F. Villemonteix.

    • Guy Delranc

      En vertu du principe que le pouvoir se prend à partir du pouvoir, nous sommes invités (par J. Broquet) à privilégier l’hypothèse selon laquelle le GIEC aurait raison, bien que scientifiquement rien ne milite pour cette reconnaissance, mais pourquoi pas? Cela peut être une tactique comme il est suggérer par l’intervenant.
      Autrement dit, on nous recommande de prendre un train en marche sans se préoccuper de savoir s’il est sur la bonne voie. L’essentiel, semble-t-il, est d’être dans ce train.
      Mais pour y faire quoi? Pour agir sur les évènements, nous dit-on. Sur quelle base? La recherche du vrai (sic) n’étant pas l’objectif déclaré. L’intérêt stratégique de l’opération m’échappe, sauf à vouloir conforter indirectement une thèse arbitrairement choisie. Devant une incapacité patente de discernement, l’intervenant fait appel insidieusement et avec un certain opportunisme (le Giec à peut-être raison) à ce qui est devenu le principe de précaution, refuge ultime de la pensée molle et incertaine. Ce fameux principe de précaution qui a conduit il y a peu le gouvernement à acheter des millions de vaccins anti-grippaux.
      Par ailleurs, comment croire encore à l’efficacité des sommets internationaux sur les mesures à prendre en fonction de l’évolution du climat quand on sait que les débats sont à la fois pipés par les intérêts nationaux et soumis à l’influence de l’orthodoxie scientifique. Au point que certaines analyses ou recommandations provenant du Giec lui-même sont caviardées par des fonctionnaires soucieux de préserver leur carrière.
      Ce n’est pas non plus la participation d’E. Leroy-Ladurie (éminent historien) à une énième instance sur le climat qui nous aidera à avoir une attitude réaliste sur la question.
      J’ai le souvenir de l’une de ses interview, questionné sur la pertinence des travaux du Giec, il déclarait en substance que la rigueur mathématique des modèles utilisés était gage d’objectivité, alors que ce sont précisément ces modèles dont sont extraits les prévisions climatiques qui ne sont plus en concordance avec les observations effectuées sur le terrain. Cette confiance dans les mathématiques pour appréhender le réel relève du néo-cartésianisme.
      Finalement, l’activisme de votre correspondant me paraît bien dérisoire et stérile sauf peut-être pour des individus tentés par l’exercice d’un » pouvoir » des plus formels.