« Les mythes sont les énoncés de l’impossible »

                                                                                                                                                                                                         Jacques Lacan   

 

C’est souvent à partir d’hypothèses aventureuses que Freud va imposer des théories qui sont, dans la plupart des cas, acceptées par une grande majorité aujourd’hui, même si celle-ci ne partage pas forcément l’ensemble du corpus freudien. Notre réflexion présente va d’ailleurs utiliser l’un de ses textes qui souleva en son temps de nombreuses critiques. Freud, avant la première guerre mondiale va être saisi par la fièvre de l’anthropologie dont George Frazer (1854-1951) auteur d’une célèbre épopée « Le Rameau d’or » est le prophète.

L’ouvrage, destiné à la revue « Imago », sera écrit entre 1912 et 1913. « Totem et Tabou » (1) et traduit en français pour la première fois par Samuel Jankélévitch en 1924. Le mot « totem » provenait de la région des grands lacs nord-américains et en particulier de la tribu algonquine. Le totémisme consistait à établir une connexion entre une espèce naturelle (en général animale) et un clan exogame afin de rendre compte d’une théorique unité originelle des divers faits ethnographiques. Il est, comme produit de l’inconscient, toujours véhiculé dans le langage courant : ainsi quand nous sommes au plein de notre forme nous allons utiliser facilement l’expression « j’ai bouffé du lion ce matin ! », comme si nous avions ingéré la force de cet animal dans un repas totémique. Le mot « Tabou » (Taboo), lui, est venu de Polynésie et fut introduit par le capitaine Cook, en 1777, et avait une double signification : l’une spécifique aux cultures dont il était issu et l’autre exprimant l’interdit en général. Freud voulait faire de « Totem et Tabou » une application de la psychanalyse à « des problèmes non éclaircis de la psychologie des peuples ». Il divisera son ouvrage en quatre parties : l’horreur de l’inceste, le tabou et l’ambivalence des sentiments, animisme, magie et toute-puissance des pensées, le retour infantile au totémisme.

Dans cet écrit une théorie attire particulièrement notre attention. Dans leur ouvrage célèbre, « Dictionnaire de la psychanalyse », Elisabeth Roudinesco et Michel Plon, nous en donnent un résumé éclairant (2) : « En un temps primitif, les hommes vécurent au sein de petites hordes, chacune soumise au pouvoir despotique d’un mâle qui s’appropriait les femelles. Un jour, les fils de la tribu, en rébellion contre le père, mirent fin au règne de la horde sauvage. Dans un acte de violence collective, ils tuèrent le père et mangèrent son cadavre. Cependant, après le meurtre, ils éprouvèrent du repentir, renièrent leur forfait puis inventèrent un nouvel ordre social en instaurant simultanément l’exogamie (ou renoncement de la possession des femmes du clan du totem), et le totémisme, fondé sur l’interdit du meurtre du substitut du père (le totem). Totémisme, exogamie, interdit de l’inceste : tel fut le modèle commun à toutes les religions, et notamment au monothéisme ».

Pour Freud, le complexe d’Œdipe n’est que l’expression des deux désirs refoulés contenus dans « Totem et Tabou » : interdit de l’inceste et interdit de tuer le père-totem. Le complexe est donc universel puisqu’il traduit les deux grands interdits fondateurs de toutes les sociétés humaines. Pour Freud, la fameuse horde n’est que la forme intériorisée pour chaque sujet (ontogenèse) d’une histoire collective (phylogenèse).

Mais « Totem et Tabou » est surtout un livre politique, d’inspiration kantienne, plutôt qu’un ouvrage d’anthropologie. Dans cette perspective, chaque société est fondée sur le régicide, mais ne sort de l’anarchie primordiale et meurtrière que si ce régicide est suivi d’une sanction et d’une réconciliation avec l’image du père, elle seule autorisant la conscience. Sans doute que Freud songeait à son héros Cromwell et à la démocratie britannique pour qui tout pouvoir démocratique doit reposer sur : la nécessité d’un acte fondateur, la nécessité de la loi et la nécessité au renoncement au despotisme.

De la barbarie issue de notre part d’animalité à la pratique de la démocratie fruit de notre évolution mentale, ainsi Freud concevait-il la finalité de l’opposition entre Totem et Tabou, un peu dans la perspective de Teilhard de Chardin et de son « Tout ce qui monte converge ».

Hélas, l’histoire de l’humanité peut constater comme juste l’analyse freudienne, mais constater aussi qu’elle n’aboutit nullement à la démocratie, car même chez cette dernière, l’élimination de la figure paternelle et son remplacement se poursuit allègrement, comme fondement même de la « chose politique ». Les exemples sont à foison. N’en sélectionnons que deux : la Révolution de 1789, où la figure symbolique du roi, à travers son corps découpé, est la victime sacrificielle du repas de Totem et Tabou. Ce qui n’empêchera nullement les « frères de la horde » de s’entre-tuer et de laisser la place libre à l’autre image paternelle qu’est Napoléon Ier. Plus proche de nous, est l’exemple d’école que représentera l’opposition entre Pétain, image de la paternité cultivée par Vichy et De Gaulle, le fils rebelle. Mais, pour que ces prises de pouvoir soient vécues comme importantes, créatrices de sens, il convient que les protagonistes puissent répondre à certains critères :

– Qu’ils soient, attaquants ou attaqués, comme les statues d’un ordre symbolique. Une représentation inconsciente phallique (quelqu’un qui « s’élève au-dessus des autres »), à qui on a envie de s’identifier.

– Qu’ils aient une figure paternelle, même jeunes, avec dans leur entourage politique, des personnages qui sembleraient appartenir à la même famille et dans laquelle les gens pourraient se reconnaître, imiter, et se sentir protégés.

– L’image d’une virilité, même de façade, qui pourrait faciliter un transfert et autoriser ainsi le changement de régime, le « changement de père ».

Ces quelques idées énoncées, qu’en est-il d’Emmanuel Macron ?

Nous pourrions répondre qu’il est, en premier lieu, l’illustration banale de la théorie de la prise du pouvoir : trahison et « assassinat du père ». Mais, déjà là, le bât blesse : ni lui ni son adversaire ne représentent des symboles attendus. Supprimer Hollande, le « roi fainéant » et gagner des élections par le rejet de l’extrême droite, n’a rien de glorieux. Se pose alors pour toute la mandature la question de la légitimité, de la reconnaissance d’un « leader en tant que tel » qui réponde au besoin et à la demande d’une figure charismatique. Ce que le général de Gaulle avait parfaitement perçu (3) : « Les hommes ne se passent point, au fond, d’être dirigés, non plus que de manger, boire et dormir. Ces animaux politiques ont besoin d’organisation, c’est à dire d’ordre et de chefs. Si l’autorité chancelle sur des fondements ébranlés, l’équilibre naturel des choses lui en procurera d’autres, plus tôt ou plus tard, meilleurs ou moins bons, propres dans tous les cas à l’établissement d’une nouvelle discipline ». Mais il insistait, plus loin dans l’ouvrage, sur la nécessité d’être, pour le futur chef, porteur d’une sorte de « mana », d’une force presque magique qui permette l’identification (4) : « Le fait est que certains hommes répandent, pour ainsi dire de naissance, un fluide d’autorité dont on ne peut discerner au juste en quoi il consiste et dont même on s’étonne parfois tout en subissant ses effets. Il en va de cette matière comme de l’amour, qui ne s’explique point sans l’action d’un inexprimable charme. Bien mieux, il n’y a pas toujours correspondance entre la valeur intrinsèque et l’ascendant des individus ».

Après un an d’exercice du pouvoir, le jeu du charme s’estompe pour faire place à une figure beaucoup plus ambivalente qui ne séduit plus mais inquiète même ses proches par une indécision qu’il reprochait à son prédécesseur. Ne supportant pas la contestation, il s’est entouré d’affidés qui, souvent fragiles eux-mêmes, ne peuvent trouver leur place, face au narcissisme omniprésent du « président des riches ». Plus qu’une crise politique, nous assistons à une crise psychologique.

Il saute aux yeux que Macron est un personnage balzacien par excellence : on y perçoit le double d’Eugène de Rastignac. Adieu Amiens, « à nous deux Paris ! » Avec la soif de s’afficher avec les « grands », même si cela amène des distorsions avec la réalité. Par exemple laisser entendre que l’on fut l’assistant de Paul Ricoeur, se réclamer de sa philosophie, alors que l’on a joué un très modeste rôle provisoire auprès de lui, que le niveau universitaire en la matière est moyen et que, a minima, les quelques bribes lus de l’œuvre ne sont que des citations, car la pratique ne correspond nullement à ce qu’énonce Ricoeur en matière d’éthique…

Cependant, au-delà de l’ironie et des toujours hasardeux parallélismes littéraires, un problème apparaît qui n’est pas sans conséquences dans l’exercice du pouvoir : « tuer le père » pour prendre sa place suppose que celui-ci existait sur un plan réel ou symbolique. Or, dans les confidences faites à la presse ou à des auteurs, Emmanuel Macron fait surtout référence, dans son enfance, à des personnages féminins, notamment à sa mère et sa grand-mère. Le personnage du père est gommé et donc peu d’affrontement et de barrage à « n’être que seul au centre », objet de l’admiration du gynécée. Avec, malgré tout, la nostalgie d’une figure paternelle qu’il va rechercher dans des tas d’engouements, aussitôt détruits ou critiqués, car prendre leur place suppose une entrée dans le monde adulte et quitter le royaume de l’enfance, de la protection et de l’admiration maternelle permanente. D’où une difficulté d’être, fondamentale chez lui : s’entourer de personnages qui l’admirent mais qu’il méprise en réalité et avoir la nostalgie d’un père « à la hauteur », en sachant qu’on va prendre fatalement sa place un jour et quitter ainsi le monde enchanté du maternel où, contre l’admiration sans limites, on avait abandonné son entrée dans « la loi du père ». Plus caricatural encore est le choix d’une personne plus âgée comme épouse et la non-paternité.

Cette brève réflexion nous permet, peut-être, de comprendre ce qu’il en est de la personnalité d’Emmanuel Macron, partagé entre un désir d’admiration permanente et d’être, de par nature, le décisionnaire absolu (comme les femmes âgées de son entourage le lui autorisaient, sans barrage ou concurrence d’un interdit paternel), et la recherche d’un modèle donnant accès au statut d’adulte reconnu comme tel. D’où ses temps d’hésitations et d’inflexibilités. Le présumé modèle philosophique, Paul Ricoeur, opposait chez le sujet une opposition permanente entre ce qu’il appelait la « mêmité » et l’altérité. Dans la construction d’Emmanuel Macron, il semble impossible de quitter cette mêmité pour admettre l’altérité absolue des autres. D’où une incompréhension sociale majeure.

Pour ne pas franchir le Rubicon psychologique, il n’a que d’alternative la provocation (comme un adolescent qui s’oppose) ou la culture de gloires passagères, des « coups » accompagnés d’un « Vous voyez, j’avais raison » ! Ce que traduit Pascal Quignard dans son dernier ouvrage (5) : « La gloire a été profondément méditée par les peintres antiques qui ont mis un bandeau sur les yeux du dieu de l’arc et du désir. Démosthène affirmait que le succès couvre merveilleusement toutes les fautes de l’ombre rougeoyante et dorée -c’est-à-dire vaguement sanglante et vaguement solaire- qu’il porte devant lui. Salluste disait que le succès était le seul manteau qu’il portait pour ses vices »

Au-delà d’une intelligence non contestée, Emmanuel Macron dirige, ou tente de diriger, en oubliant, comme disait Jacques Lacan : « qu’un inconscient çà parle » ! …

Michel BARON

(1) Freud Sigmund : Totem et Tabou. Paris. Petite bibliothèque Payot. 1970.

(2) Plon Michel et Roudinesco Elisabeth : Dictionnaire de la psychanalyse. Paris. Ed. Fayard. 1997. (Page 1059)

(3) De Gaulle Charles : Le fil de l’épée. Paris. Ed. Berger-Levrault. 1944. (Pages 64 et 65).

(4) Idem (Pages 66 et 67)

(5) Quignard Pascal : L’enfant d’Ingolstadt. Dernier royaume X. Paris. Ed. Grasset. 2018. (Page 164).

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5 Commentaires

  1. Vilespy Anne-Marie

    Comme d’habitude, j’apprécie beaucoup ce billet. Mais si je peux me permettre quelques observations. L’une sur le fond. Il me semble que l’idée de « tuer le père » est une sorte de glorification mythique de l’ambition . En fait dans les récits fondateurs de la pensée occidentale, ce sont les pères qui tuent ou veulent tuer les fils: Abraham, David, notre Dieu le père, Chronos, etc… Oedipe lui-même songe si peu à tuer son père qu’il se crève les yeux en punition.
    Plus anecdotiquement, à 80 ans, il aurait été difficile à Pétain d’incarner autre chose qu’un père(un grand-père? Un arrière-grand-père?)
    Encore plus anecdotiquement Macron a-t-il choisi une épouse plus âgée ou a-t-il été choisi par elle?…

  2. OLIVIER COMTE

    Je regrette de lire, pour la première fois pour ces billets, des propos puérils et stériles. La psychologie historique est aussi vaine que l’imposture de la psychanalyse. Charles I fut un roi découpé, avant Louis XVI, ensuite?
    La France a l’habitude des périls bonapartistes mais la République est maintenant menacée par une création constitutionnelle, d’apparence républicaine: un Président, exalté par sa propre faiblesse, qui s’attache à soumettre puis détruire les pouvoirs concurrents, judiciaire et parlementaire.

    La NAR doit sortir de sa torpeur Gaullienne et comprendre que l’élection présidentielle corrompt la République et pourrait l’abattre par décomposition, non par un coup d’Etat tel que ceux que nous avons connus.

  3. Catoneo

    Si la thèse « Totem et Tabou » n’éveille rien de structurant en moi car je vois de bizarres uchronies dans les explications de texte, dire que « Supprimer Hollande, le roi fainéant et gagner des élections par le rejet de l’extrême droite, n’a rien de glorieux » est faire bon marché des difficultés de l’exercice, et mettre un mouchoir sur les pronostics erronés de toute la vieille Prébende qui ne voyait aucun parti soutenir le « stagiaire » de Bercy.

    Nul n’a tué Hollande. Il s’est retiré tout seul du marché politique quand il a constaté sa dépréciation, et Macron a su convaincre tant par l’intelligence de ses analyses que par la force de son enthousiasme la haute bourgeoisie d’abord, puis un cercle de politiciens fatigués de la lutte des clans, et les électeurs enfin, en direction desquels la communication fut corrigée en continu par des algorithmes.

    Douter de sa légitimité est de parti-pris. Rien n’indique qu’elle sera entamée quand il sera comparé à ses contempteurs. Jusqu’à l’irruption d’un leader plus emballant que lui, son charisme que vous rapetissez au bénéfice de votre démonstration, restera bien supérieur à celui des Le Pen, Wauquiez, Faure, Lagarde et Mélenchon pour se limiter à l’hémicycle. Les Français ronchonnent sur les réformes et, en bons Gaulois, débinent celui qui les porte. Mais cela traduit plutôt un défaut d’explications, un défaut de mise en perspective, répétée et souvent. Macron se mettrait-il à l’heure de la pédagogie au coin du feu que l’opinion serait assez vite retournée ! Reste à douter de sa volonté de réduire le périmètre et le déficit de l’Etat car c’est sur ça que se fonde la Réforme du pays.

    Pour finir, j’ai toujours admiré l’entregent de Freud qui obtint le succès de son commerce en assénant une formule compréhensible des clients situés à l’extérieur du monde de l’intelligence : « Tuer le père pour coucher avec la mère ». On a fait depuis des millions de dollars sur ce concept génial et populaire à la fois.

  4. René Fiévet

    Rassurons tout de suite Catoneo : nous n’en avons pas fini avec Macron. A mon avis, on en a pour une dizaine d’années au moins. Pour une raison simple : il est central dans le dispositif politique français (le centre droit), il dispose d’un pouvoir quasi absolu, et surtout il est idéologiquement dominant. S’il n’arrive pas à se maintenir au pouvoir jusqu’en 2027, c’est qu’il y aura vraiment mis de la bonne volonté.
    Pour cette raison, une analyse psychologique du personnage (ou psychanalytique, ou psychiatrique) me paraît pleine de pertinence, et même nécessaire. Qui est cet homme qui nous gouverne, et dont tant de choses dépendent ? Que savons-nous de lui ? Et si nous ne savons pas, que pouvons-nous déceler à partir de ce qu’il nous montre de lui ? Michel Baron apporte sa contribution, en faisant fond sur ses connaissances dans le domaine de la psychanalyse. Qu’il en soit remercié.
    Car c’est un fait que nul ne peut contester : nous avons élu comme Président de la République un homme que nous ne connaissions pas. Jusqu’à présent, nous connaissions par cœur les hommes que nous élisions à la Présidence. Pas de surprise : c’était l’ancien monde. La lessiveuse politique avait admirablement bien fonctionné, et il n’y avait plus rien à découvrir chez l’homme qui s’installait dans le palais de l’Elysée. Surtout, on savait une chose : l’homme avait beaucoup souffert pour arriver au faîte du pouvoir. De Gaulle avait souffert de l’ingratitude des Français ; Giscard d’Estaing et Pompidou avaient connu la disgrâce ; Mitterrand et Chirac avaient longtemps été mal aimés par les Français ; Sarkozy avait subi la défaveur de Chirac et était resté tricard dans son propre camp pendant plusieurs années ; François Hollande avait été un temps supplanté par sa propre femme alors que la porte de l’élection présidentielle s’ouvrait à lui. Ces hommes avaient souffert, avaient connu des échecs dans leur vie, et cela permettait d’espérer qu’ils feraient peut-être de bons Présidents. Condition nécessaire, à défaut d’être suffisante.
    Rien de tel pour Macron. Nous avons élu un homme jeune, qui n’a jamais connu l’échec, qui a réussi tout ce qu’il a entrepris dans sa vie, qui a brûlé les étapes et qui, à l’évidence, en a conçu un immense complexe de supériorité à l’égard de ses semblables. Comment s’étonner dans ces conditions qu’il se prenne pour Jupiter, pour le maître des horloges, et qu’il écrase de son mépris les faibles et les laissés pour compte ? Tout ceci est notre faute : nous avons été d’une folle imprudence.
    Pour ma part, je suis stupéfait, estomaqué, par ce que je vois et surtout j’entends de lui depuis qu’il est au pouvoir. Par la réitération de ses provocations, par la violence morale que véhiculent ses propos, notamment à l’égard de ceux qui sont en bas de l’échelle sociale. « Une gare, c’est un lieu où on croise les gens qui réussissent et les gens qui ne sont rien. » a-t-il déclaré le plus naturellement du monde devant un parterre de jeunes chefs d’entreprises au début de son mandat.
    Certes, on peut répondre qu’il ne fait que reproduire la violence sociale des élites économiques et financières mondialisées, dont il est un parfait représentant, et même une caricature. C’est exact, mais cela ne suffit pas. Il y a quelque chose en plus chez lui, que j’ai du mal à expliquer. Le plus troublant, c’est la réitération de ces propos, qui laisse penser qu’il s’agit de quelque chose de plus profond qu’une simple succession de maladresses de langages. En d’autres termes, je me demande si Macron n’est pas une sorte de psychopathe. Mais je ne suis pas médecin psychiatre, je ne suis pas psychologue, je ne suis pas psychanalyste. Pour cette raison, je pense qu’il y a tout lieu de donner la parole aux spécialistes de ces questions, n’en déplaise à Olivier Comte.

    • OLIVIER COMTE

      René Fiévet appelle un chat un chat, contrairement à Michel Baron qui serait tenté par la place du chat dans la littérature.
      Une personne qui m’est chère qualifie notre grand érudit présidentiel de pervers narcissique. Dans ce désordre de haine de classes institutionnelle, quelques cuillerées de miel sont les bienvenues.