Quand Strauss-Kahn monte les marches – Chronique 79

Mai 26, 2013 | Chronique politique | 5 commentaires

Cannes, le samedi 25 mai. Un homme et une femme montent les célèbres marches. On le reconnait. Il sourit. On lui sourit et on le prend en photo. Très à l’aise, la femme est manifestement fière d’être à son bras. Lui, c’est Dominique Strauss-Kahn. Elle, je ne sais plus. A la télévision, le commentateur évoque la scène comme s’il s’agissait de célébrités appréciées par le public, sans se rendre compte que le spectacle est tout simplement obscène.

Si Dominique Strauss-Kahn était un acteur, les mésaventures judiciaires dues à ses pulsions relèveraient des faits divers. Mais il s’agit d’une personnalité politique de premier plan qui a provoqué un immense scandale, au détriment de la France et des Français. Son apparition au festival de Cannes a un sens précis : elle signifie qu’un responsable politique peut laisser libre cours à ses pulsions, manquer de respect aux personnes, trahir ses partisans et nuire à sa patrie sans perdre son prestige mondain.

Après avoir vu la scène cannoise, j’ai retrouvé par hasard le premier entretien que Raphaël Draï avait accordé à notre journal sur la fonction royale dans la tradition biblique (1). J’en extrais quelques lignes, où l’on voit aussi un homme monter des marches :

« Le trône n’est pas ostentatoire. C’est ce qui donne le sentiment d’une assise, d’une stabilité. Pas de décorum mettant le roi en scène, mais la pudeur. Pour accéder au trône, le roi doit monter sept marches et sur chacune se tient un héraut qui lui rappelle les obligations de sa charge : l’élévation n’est qu’une élévation dans l’ordre de la responsabilité ».

Dans l’oligarchie, nul ne répond aux devoirs de la charge.

***

(1)    « La fonction royale et la Loi », entretien publié dans ne numéro 527 de « Royaliste », 26 décembre 1989.

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5 Commentaires

  1. Jacques Payen

    Larousse illustré 1905 :

    -Infâme : avilissant

    -Antonyme : honorant

  2. Ane-Marie Vilespy

    les non-réactions des media à cette exhibition me font penser à une phrase de Musset »quand on vient d’en rire, il faudrait en pleurer. »

  3. cording

    Il s’agissait plutôt d’une personnalité de premier plan qui ne connaît pas de limites, ses limites, la décence dans son comportement c’est-à-dire selon le sens du mot latin decens: convenable, séant, proportionné, harmonieux avec son passé et passif proche. Bien au contraire il se croit (presque) tout permis en liaison avec le relativisme et gauchisme culturel issu de Mai 68 comme l’analyse Jean-Pierre Le Goff dans « Mai 68, l’héritage impossible ».

  4. fourminus

    J’y vois surtout le pouvoir que certains* ont de disqualifier n’importe qui en montant en épingle un sordide fait divers…
    Qu’est-ce qui vous permet d’affirmer que la sexualité de DSK est plus indigne que celle d’un autre ? Parce que vous l’avez entendu dire à la télé ? Je pouffe… Et donc, si l’on ne vous dit rien tout va bien ? Je re-pouffe…
    Soyons sérieux… Laissons là ces sujets fangeux. Ou alors étudions les pour ce qu’ils sont : une nouvelle variante de houlette.
    ———–
    * Pourquoi DSK et Petraeus font scandale tandis que Mitterrand et J.E. Hoover étaient tu ? Voilà une question sur laquelle j’aimerai un éclairage…

  5. bouillot

    Je trouve que DSK est à sa place au Festival de Cannes avec Polanski et autre Delon.Il ne manque plus que Depardieu.