Naguère, la droite accusait la gauche de vider les caisses. Ce sont maintenant les conservateurs qui dilapident les deniers publics. Comme il se doit dans les bonnes familles, ces prodigalités sont masquées par des artifices comptables.

Ainsi, le budget pour 1995 serait celui de la « rigueur », mais la réduction prévue du déficit a été obtenue par de grossières manipulations : on a transféré 20 milliards de dépenses sur des budgets annexes et, au mépris des règles, on a affecté au budget général les recettes des privatisations : une fois encore, on vend les meubles pour régler les fins de mois. Le déficit de 275 milliards est donc un  chiffre « politique » qui ne saurait faire oublier la croissance inquiétante de la dette publique – plus de 3 000 milliards de francs.

C’est dire que M. Balladur viole allègrement les principes libéraux, sans que le déficit budgétaire soit efficacement utilisé pour le soutien de la consommation. A tous égards, l’incapacité gouvernementale coûte cher à la nation.

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Article publié dans le numéro 627 de « Royaliste » – 3 octobre 1994.

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