Pour l’immédiat, il n’y avait rien à attendre de la rencontre entre Russes et Américains, le 15 août en Alaska. Ce bref moment diplomatique s’inscrit dans une vaste négociation en vue d’un accord de paix qui comprendra de nombreux aspects économiques et financiers et qui débordera largement l’Ukraine. Entre la visée classiquement géopolitique de la Russie et la poursuite d’intérêts marchands selon la logique prédatrice du capitalisme américain, l’accord est difficile à trouver mais la poursuite des négociations prouve qu’il n’est pas impossible.

Alors que la plupart des commentateurs rivalisent dans l’analyse psychologique comparée de Donald Trump et de Vladimir Poutine quand ils ne sombrent pas dans le complotisme, les chefs d’Etat russe et américain dialoguent au vu d’une réalité incontournable : sur le terrain, l’armée russe est en train de fragmenter le front adverse. La défaite militaire de l’Ukraine est un fait accompli. C’est aussi la défaite militaire de l’Otan, maîtresse de la stratégie mise en œuvre, que les Etats-Unis compensent par un assujettissement total des Etats membres de l’Union européenne et qu’ils veulent effacer dans le cadre d’une entente avec la Russie.

Au fil de la guerre, l’Ukraine est devenue un jouet, dans des rapports de force qui la dépassent. Elle ne peut compter sur les Etats membres de l’Union européenne, qui n’ont pas les moyens militaires du “soutien” qu’ils affichent et qui ont eu la faiblesse de s’aligner sur les Etats-Unis, en pariant naïvement sur la volonté américaine d’affronter jusqu’au bout la Russie.

La France, puissance nucléaire, aurait pu mener sa propre politique, en condamnant l’agression russe du 24 février 2022 tout en préparant les voies d’une médiation. Elle aurait pu soutenir activement le projet de traité de paix inabouti, qui avait été négocié entre Russes et Ukrainiens en mars-avril 2022, au moment où l’Ukraine était en position de force. Emmanuel Macron a choisi l’alignement sur Washington, qui relègue la France au rang de comparse dans les négociations en cours. Il a bénéficié de la complicité d’une grande partie de la classe politique, des milieux d’affaires et des médias qui n’ont cessé de cultiver les illusions européistes et atlantistes.

La France ne retrouvera pas son rang tant que ses élites disqualifiées resteront en place.

Communiqué de la Nouvelle Action royaliste – 17 août 2025      

 

 

 

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