Le politique budgétaire du gouvernement peut se résumer en une seule formule, empruntée à la logique shadok et qui peut trouver un énoncé mathématique.
Soit la proposition suivante, tirée d’un traité connu de tous (1) : « En essayant continuellement, on finit par réussir. Donc : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche ».
En d’autres termes : si une politique a 999 chances sur 1000 d’échouer, il faut se dépêcher de procéder à 999 ratages pour trouver l’unique issue qu’on peut aussi appeler « miracle ». Lors du lancement de leur fusée, les Shadocks bénéficiaient d’un avantage comparatif très important par rapport à l’équipe Valls-Macron : ils pouvaient lancer plusieurs fusées dans la même journée alors que Bercy ne peut fabriquer qu’un budget par an.
Le social-shadokisme dispose cependant d’un atout non négligeable : la Commission européenne, la Banque centrale européenne, la Cour des Comptes et le Haut conseil des finances publiques peuvent, par leurs recommandations et injonctions, aggraver l’échec du budget de l’année afin que le ratage du budget suivant soit mieux assuré (2).
Le budget pour 2015 se situe, comme le précédent, dans la dynamique de l’impulsion shadokienne. On n’a pas réussi à éviter l’augmentation de la dette publique ? On n’a pas réussi à réduire les déficits publics ? On n’a pas réussi à relancer l’économie, à réduire le chômage ? Ce sont des échecs en moins à comptabiliser sur la route du succès ! Donc on recommence avec des prévisions quasi-triomphalistes : croissance de 1%, inflation de 0,9%, augmentation de 0,9% des investissements privés, hausse des dépenses de consommation de 1,3%, croissance des exportations de 4,9%, économies budgétaires de 21 milliards d’euros.
Comme la croissance est médiocre dans la zone euro, le commerce extérieur va rester déficitaire. Comme la baisse des dépenses publiques plombe l’activité, la croissance en France restera très en-deçà du 1%. Comme le pouvoir d’achat se réduit, comme la déflation salariale est érigée en principe, la demande des consommateurs sera faible. Comme la croissance molle ou nulle amoindrit les recettes fiscales, le déficit budgétaire ne sera pas réduit. Et si la zone euro bascule dans la déflation, le budget pour 2016 sera encore plus sûrement compromis.
Vous me direz qu’on peut faire encore plus fort dans l’échec. C’est vrai. Pour aller plus vite dans la réalisation du programme shadock, il suffit de faire appel aux frères Dalton – Alan Juppé, Nick Sarkozy, Franck Fillon – qui proposent encore plus d’économies budgétaires et encore plus de mesures antisociales.
***
- « An introduction to the study of elementary shadok logic”, University of Cambrige, Volume 1, page 1 024.
- Professeur Outka, « Contribution à la théorie du multiplicateur d’échec », Université de Kabardino-Balkarie (en russe).
Article publié dans le numéro 1063 de « Royaliste » – 10 octobre 2014
0 commentaires