Encore une bonne raison de descendre dans la rue pour crier sa colère : on va privatiser le Crédit Lyonnais, et cette nouvelle bêtise se double d’un sale tour de passe-passe. Pour que l’offre soit attrayante, on va créer une « société écran » destinée à recevoir toutes les mauvaises créances détenues par la banque, soit 30 à 40 milliards de francs. A charge pour l’État (donc pour le contribuable) de régler une partie de ces créances.
Ainsi, Matignon ne se contente plus de brader les entreprises et les établissements nationalisés pour continuer à distribuer des cadeaux à sa clientèle politique. Maintenant, on passe l’éponge sur de colossales erreurs de gestion, sur des compromissions financières plus que douteuses, et on couvre le principal responsable – Jean-Yves Haberer – au point de lui confier la présidence du Crédit national après son départ du Crédit Lyonnais.
Les clients du Crédit Lyonnais qui sont pénalisés pour un découvert de 500 F apprécieront : l’homme qui a creusé un trou de 30 à 40 milliards de francs a conservé quant à lui son carnet de chèques. Pas besoin d’être manipulé par les trotskistes pour descendre dans la rue : il suffit de lire les journaux.
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Article publié dans le numéro 618 de « Royaliste » – 21 mars 1994
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