En humiliant publiquement le général Pierre de Villers, qui n’avait fait que son devoir en soulignant l’insuffisance de nos moyens militaires devant la Commission de la Défense nationale, Emmanuel Macron avait voulu prouver son autorité. La démission du Chef d’état-major des armées (CEMA) le 19 juillet avait révélé la gravité d’une crise latente que la nomination du général Lecointre était censée résoudre – sans que la réduction de crédits soit annulée. Le nouveau CEMA devait s’occuper des opérations militaires et l’Elysée-Matignon des affaires budgétaires…
Il n’est pas étonnant que le problème budgétaire non-résolu en juillet soit à nouveau posé le 4 septembre par le nouveau CEMA. S’exprimant devant l’Université de la défense, le général Lecointre a rappelé qu’il avait des responsabilités dans le domaine de la programmation et des engagements budgétaires et qu’il fallait « éviter la pire des choses » : « ces réflexes de régulation budgétaire sauvage qui viennent trop souvent, malheureusement, détruire le travail de cohérence des lois de programmation militaire et des lois de finances initiales ».
Les moyens budgétaires doivent être adaptés aux objectifs militaires, et non l’inverse.
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Article publié dans le numéro 1127 de « Royaliste » – 4 septembre 2017
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