Cet été, nous avons déploré la mort de Pierre Vidal-Naquet. Voici que Jean-Pierre Vernant nous quitte. Nul n’ignore que le monde savant porte deux fois le deuil car les disparus ont offert à la science une œuvre admirable.

Depuis plusieurs décennies, un public nombreux venait y puiser sa connaissance de la culture grecque, renforcer sa fidélité à l’une des origines de notre civilisation – ou tout simplement se promener au fil des pages écrites dans une belle langue classique, comme on le fait à Delphes et à Athènes.

Il y une vingtaine d’années, j’avais eu l’honneur d’être présenté à Jean-Pierre Vernant par Serge Ravanel, ancien chef national des Groupes francs des Mouvements unis de la Résistance et libérateur de Toulouse. Tous trois, nous avions parlé de la guerre de Libération, à laquelle Jean-Pierre Vernant avait activement participé, et de politique. Nous lui avions fait le service de notre journal auquel il avait tenu à s’abonner et chaque année il nous accordait son généreux soutien.

Jean-Pierre Vernant n’était pas royaliste mais je crois qu’il appréciait notre liberté de pensée et la fidélité des rédacteurs de « Royaliste », jeunes journalistes ou vieux routiers, à l’idéal de la Résistance.

Comme tant d’autres, en France et dans le monde, nous continuerons de lire Jean-Pierre Vernant avec une immense amitié et une infinie reconnaissance.

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Article publié dans le numéro 896 de « Royaliste » – 22 janvier 2007