Nous n’osions pas l’appeler Touki, comme ses amis proches. Nous n’avions pas participé à ses combats, ni reçu son enseignement. Mais nous aimions et respections Jean-Toussaint Desanti, philosophe silencieux, auteur difficile mais qui emmenait dans sa méditation les auditeurs les plus divers car cet homme à la parole rare parlait une langue très précise et belle.
Certains se souviennent de sa conférence sur le Temps, un mercredi soir. Et il avait commémoré avec nous et nos amis le dixième anniversaire de la mort de Maurice Clavel, auquel le liaient quarante années d’amitié (1).
Jean-Toussaint Desanti nous a quittés le 20 janvier. Bertrand Renouvin représentait Royaliste lors de la cérémonie funéraire qui eut lieu quelques jours plus tard. Entre notre nom, il a adressé un dernier adieu au combattant exemplaire de la Résistance et à l’intellectuel militant qui vécut en compagnie de sa femme Dominique les espoirs et les tragédies des communistes à l’époque stalinienne. C’est grâce à elle que nous le retrouverons désormais dans un livre (2) qui raconte avec amour et intelligence leur commune aventure, dans la guerre et les luttes politiques.
Que Dominique Desanti se souvienne, dans sa peine, de nos pensées fidèles et de notre affection.
Régine JUDICIS
(1) Son intervention a été reprise dans le numéro d’hommage à Maurice Clavel de notre revue Cité, n° 35.
(2) Dominique Desanti, Ce que le siècle m’a dit, Mémoires, Plon, 1997.
Article publié dans le numéro 787 de « Royaliste » – 4 février 2002.
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