Lors d’une brève visite à Toulouse, le 18 mai, Nicolas Sarkozy a déclaré que « l’Etat fera son devoir » et il s’est prononcé « pour une recapitalisation d’Airbus ».
Telle est la bonne nouvelle, reprise et largement diffusée par les médias dans les heures qui suivirent.
Mais il y a aussi, dans la même phrase, une mauvaise nouvelle qui a suscité un bien moindre écho : l’augmentation de capital aura lieu « avec pour objectif de remettre un jour les parts de l’Etat sur le marché ».
Le nouveau président de la République a précisé que « l’objectif n’est pas une nationalisation partielle d’EADS », ajoutant que « quand l’entreprise ira bien on pourra s’en séparer ». On demeure dons dans une logique libérale : l’Etat renfloue les entreprises en difficulté, puis les expose à nouveau à la concurrence et au rachat par n’importe qui.
On dira que Nicolas Sarkozy a réussi l’opération avec Alstom. Il faut à ce sujet détruire une légende. Dans en entretien publié par Le Figaro du 23 mars dernier (« Ma vérité sur l’affaire Alstom »), Mario Monti, ancien Commissaire européen à la concurrence explique que Nicolas Sarkozy n’est pour rien dans le sauvetage de l’entreprise par voie de recapitalisation : dans le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, Francis Mer était alors ministre de l’Economie et des Finances et la décision a été prise en 2003 par Jacques Chirac. Ce n’est qu’au printemps 2004 que Nicolas Sarkozy, devenu ministre des Finances, a récupéré l’affaire pour sa gloire personnelle.
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Article publié dans le numéro 905 de « Royaliste » – 28 mai 2007
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