Le Premier ministre a décidé de bannir l’écriture inclusive des textes officiels et le ministre de l’Education nationale a vivement dénoncé l’organisation d’une formation syndicale en ateliers de « non-mixité raciale ».
Conçue par quelques groupuscules, la campagne pour l’écriture inclusive allait bon train grâce au large écho que les médias lui avait assurée. Après la publication par les éditions Hatier du premier manuel scolaire féminisant les mots et une nouvelle manière de les écrire par points et tirets, trois cents enseignants avaient proclamé le 7 novembre par voie de pétition qu’ils n’enseigneraient plus la règle selon laquelle le masculin l’emporte sur le féminin. Quelques jours auparavant, l’Académie française avait élevé à l’unanimité de ses membres une mise en garde solennelle : « La démultiplication des marques orthographiques et syntaxiques qu’elle [l’écriture inclusive] induit aboutit à une langue désunie, disparate dans son expression, créant une confusion qui confine à l’illisibilité ».
Constant que l’écriture inclusive avait gagné plusieurs ministères ainsi que le Conseil Economique, social et environnemental, le Premier ministre a décidé de réagir. Par une circulaire datée du 21 novembre, les fonctionnaires sont invités à se conformer aux règles grammaticales et syntaxiques. Il est cependant regrettable que la même circulaire préconise la féminisation des fonctions lorsqu’elles sont exercées par des femmes alors que la fonction n’est pas sexuée et doit être logiquement exprimée par le masculin qui est la forme du neutre – comme le rappelle d’ailleurs le premier alinéa de la circulaire.
Le ministre de l’Education nationale a quant à lui décidé de porter plainte pour diffamation contre le syndicat SUD-93 qui a organisé un stage ouvert aux professeurs et portant sur l’antiracisme à l’école. Cette louable intention cachait un projet inacceptable, puisqu’il s’agissait d’analyser le « racisme d’Etat dans la société et en particulier dans l’Education nationale » – d’où la plainte pour diffamation. Le programme de travail concernait notamment « les programmes d’histoire servant le roman national, sur-orientation dans les filières professionnelles des élèves descendant.e.s des immigrations en particulier postcoloniales, islamophobie et instrumentalisation de la laïcité » et les ateliers étaient organisés selon le critère de la « non-mixité raciale ».
Radicalement contraire à nos principes constitutionnels, la propagande des groupuscules racialistes ne peut avoir droit de cité.
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Article publié dans le numéro 1122 de « Royaliste » – 27 novembre 2017
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