Grèves en Allemagne

Nov 3, 2022 | la lutte des classes

 

Le mythe du couple franco-allemand s’effondre dans la presse française mais la légende de la paix sociale allemande a la vie dure. Depuis des décennies, le récit médiatique minimise l’ampleur des grèves qui secouent régulièrement notre voisin.

Pourtant, l’Allemagne idéalement peuplée de patrons aimables, d’ouvriers disciplinés et de Verts sympathiques, qui honnirait ces “gréviculteurs” que tance régulièrement Le Figaro, connaît comme la France de durs conflits sociaux. En 2015 par exemple, on a compté deux millions de jours de grève et les travailleurs de la Lufthansa, de la Deutsch Post et de la Deutsche Bahn avaient cette année-là démontré leur combativité.

Fin octobre, fidèle à leur tradition, les chaînes télévisées françaises s’efforçaient avec succès de ne pas informer leur public sur l’ampleur du conflit salarial dans l’industrie métallurgique et électrique allemande. A l’appel du syndicat IG Metall, des grèves d’avertissement ont été déclenchées fin octobre en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Rhénanie-Palatinat, Sarre, Schleswig-Holstein, Basse-Saxe, Hambourg, Bade-Wurtemberg et Bavière. Selon la presse allemande, ce n’est qu’un début !

Face à une inflation qui dépasse les 10% et aux trop faibles propositions du patronat, IG Metall demande une hausse de 8% des salaires. C’est là une exigence pleinement justifiée. La généralisation de la lutte à l’ensemble des travailleurs allemands serait une bonne nouvelle. Et même une très bonne nouvelle si le mouvement débordait les frontières.

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Article publié dans le numéro 1243 de « Royaliste » – 3 novembre 2022

 

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