Harcèlements : Effets de meute

Fév 20, 2018 | Partis politiques, intelligentsia, médias

 

Depuis que l’affaire Weinstein a éclaté aux Etats-Unis, des groupuscules qui prétendent représenter la vertu féministe exploitent soupçons et rumeurs pour étayer leur campagne contre le harcèlement sexuel. Faut-il se joindre à la meute ?

Que peut-on penser de « l’affaire » Nicolas Hulot ? De l’incarcération de Tariq Ramadan ? Des soupçons qui pèsent sur Gérald Darmanin ? Rien ! On ne sait pas si les faits sont établis, quant au viol dont des femmes auraient été victimes mais, pour ce qui concerne Nicolas Hulot, la plainte déposée contre lui a été classée sans suite. Gérald Darmanin n’est pas mis en examen et l’incarcération du prédicateur islamiste n’implique pas sa culpabilité. Il faut attendre que la justice ait suivi son cours et s’en tenir à la présomption d’innocence qui vaut aussi pour les adversaires politiques.

Les médias n’ont pas cette prudence. Ils sont dans la logique du chasseur et au moindre indice ils lâchent la meute des experts, des féministes accréditées, des commentateurs de tout et de n’importe quoi – par exemple l’inusable Christophe Barbier.

Sur « l’affaire » Nicolas Hulot, des heures d’antenne sur les chaînes d’information en continu alors que tous les intervenants admettent qu’il n’y a pas d’affaire. Somme toute, « l’affaire » tient à l’idée qu’il aurait pu y avoir une affaire judiciaire, au siècle dernier. On peut faire des tonnes d’émissions sur des crimes qui auraient pu être commis par des gens qui ont failli devenir des criminels… On appelle cela des fictions !

Les discussions sur le cas Darmanin placent les médias dans une position de dédoublement : les gens de médias qui organisent la pression médiatique passent une partie de leur temps à s’interroger sur l’impact de la pression médiatique. Comme si cette pression était un phénomène extérieur ! Comme si les gens de médias ne décidaient pas de créer et de faire monter la tension sans le moindre égard pour les personnes, sans le moindre respect pour les familles. Nous nous souvenons des rumeurs ignobles autant qu’invraisemblables qui avaient servi à monter l’affaire Baudis en 2003 mais rien, dans le petit monde des médias, ne sert jamais de leçon.

Les journalistes des chaînes d’information en continu ne sont pas les seuls responsables de ces campagnes de harcèlement. Il y a aussi des associations groupusculaires qui fonctionnent comme des entrepreneurs en scandales sexuels – à côté d’associations ou personnages qui s’organisent en entrepreneurs identitaires, voire en entrepreneurs de guerre civile. Tous montent des « affaires » en exploitant des thématiques précises – « féministes », racialistes, xénophobes – qui ne visent pas l’opinion publique dans son ensemble mais des publics-cibles et les grands médias. Les chaînes de télévision adorent ces affaires, car elles produisent de l’image et du tapage. Bien entendu, l’exploitation du scandale est faite sous des prétextes hautement vertueux. On montre qu’on est dans le camp du bien en exprimant sa sollicitude à l’égard des « racisés » qui voudraient se constituer en communautés et en participant au combat contre la culture du viol et du harcèlement.

La vertu des médias, qui visent avant tout le profit par les recettes publicitaires, est hautement problématique. Douteuse également, la rigueur intellectuelle des entrepreneurs en guerre des sexes qui ont toujours un œil sur le niveau de leurs subventions et qui font commerce de leurs conseils. Ecrire cela, c’est bien entendu se faire complice des violeurs et des harceleurs puisque ces associations militent contre ces fléaux ! Ce procédé classique d’intimidation pourrait fonctionner si les associations ultra-féministes ne desservaient pas la cause des femmes par leurs accusations outrancières et inopérantes. Outrance, quand Caroline de Haas déclare que « L’Etat est complice, de fait, de ces crimes de masse que sont les viols ». Outrance, quand la même personne affirme qu’« un homme sur deux ou sur trois est un agresseur » en confondant allègrement, dans ses statistiques pifométriques, le viol et les différentes formes de harcèlement qui peuvent n’être que des avances lourdingues. Propagande inopérante de surcroît car le véritable harcèlement a le plus souvent lieu sur les lieux de travail où la dénonciation de ce qui est en fait un chantage se paie d’un licenciement. Pour « oser le féminisme » au bureau ou à l’usine, il faut participer à la lutte des classes.

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Article publié dans le numéro 1139 de « Royaliste » – 20 février 2018

 

 

 

 

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