Abominable, le meurtre de la petite Lola soulève une émotion justifiée dans la nation. Il augmente la peur, constante, d’une agression contre ses enfants ou les enfants de ses amis. Il s’inscrit dans le climat de violence urbaine qui s’est installé dans le pays.
La sécurité physique est un droit fondamental et il est légitime de demander des comptes à l’Etat lorsqu’il ne parvient pas à assurer la protection des citoyens. La meurtrière présumée de la petite fille faisant l’objet d’une Obligation de quitter le territoire français (OQTF), il est normal que le gouvernement soit amené à s’expliquer devant la représentation nationale sur sa faible efficacité en la matière – en raison, notamment, de la surcharge de la police et de la justice administrative.
L’exploitation du meurtre par les chaînes d’information continue relève quant à elle de l’indécence ordinaire à vocation lucrative. A l’encontre du vœu exprimé par les parents de Lola, l’exploitation politique du drame par Éric Zemmour – sans le concours du Rassemblement national qui a su faire preuve de retenue – a fait monter d’un cran le niveau d’indécence. Mais c’est Cyril Hanouna qui a touché le sommet en célébrant avec des feux d’artifices et des danseuses le record d’audience de l’émission consacrée au meurtre. Ce qui n’a pas empêché le ministre de l’Intérieur d’aller s’expliquer “face à Baba”, sans avoir conscience de compromettre, dans ces bas-fonds, la parole publique et l’autorité de l’Etat.
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Article publié dans le numéro 1224 de « Royaliste » – 22 octobre 2022
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