Au fil de ses multiples rebondissements, l’affaire Benalla a eu au moins un effet positif : souligner le rôle du Sénat dans l’équilibre des pouvoirs et dans le contrôle du gouvernement.
La captation du pouvoir par l’oligarchie et l’hyperprésidence macronienne tendaient à nous faire oublier que la Constitution de la Vème République, constamment violée, est de nature parlementaire. Lorsque l’Assemblée nationale est subjuguée par le parti majoritaire, le Sénat peut, par ses commissions d’enquête, dénoncer les manquements au droit, bloquer les dérives autoritaires et signaler à l’autorité judiciaire les délits constatés.
Depuis juillet, la commission présidée par Philippe Bas a joué son rôle de manière exemplaire et défendu en toute rigueur l’Etat de droit. Pour protéger Emmnanuel Macron et son entourage, le Premier ministre a accusé le Sénat d’atteinte à la séparation des pouvoirs. C’est faux : parce qu’il vote le budget, le Sénat peut exercer son pouvoir de contrôle sur l’administration élyséenne. Emmanuel Macron et ses hommes-liges ne supportent pas le fonctionnement, même minimal, du régime parlementaire et le principe du bicaméralisme. Leur comportement n’est pas démocratique mais brutalement disciplinaire.
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