Je m’enfoutisme

Mai 2, 2025 | Non classé

 

 

La mort d’une lycéenne nantaise, frappée de 57 coups de couteau dans son lycée, n’est pas un fait divers. Ce meurtre, accompli par un adolescent en proie à une crise délirante au cours de laquelle il a blessé trois autres lycéens, est le signe d’une dégradation, terrible, de la sûreté dont devraient bénéficier les citoyens.

Alors que la “sécurité” a été le sujet central de nombreuses campagnes électorales et d’innombrables discours, la tragédie survenue à Nantes s’inscrit dans un cycle de violences d’intensité et d’étendue croissantes. Aux attentats terroristes, exploités de manière irresponsable par les médias, aux accidents du travail et aux souffrances provoquées par les mauvaises conditions de l’activité professionnelle, s’ajoutent les passages à l’acte commis dans la détresse psychique ou sous l’effet de stupéfiants.

Pour la plupart, les deuils qui frappent notre nation sont le résultat du laisser faire. On laisse des chaînes de télévision hystériser les débats. On ne renforce pas l’inspection du travail. On laisse se dégrader la santé publique (écrans, malbouffe) et on se résigne à la pénurie de médicaments, malgré ses conséquences sur le traitement des cancers et des maladies psychiques.

Récemment, des psychiatres ont alerté sur la pénurie d’antidépresseurs et de médicaments indispensables pour le traitement de la schizophrénie. Après la tragédie survenue à Nantes, Elisabeth Borne leur a répondu que “la santé mentale est une grande cause nationale”. Cette proclamation qui se voudrait rassurante est la marque, insupportable, du je m’enfoutisme de la gouvernance post-technocratique.

Il y aura d’autres passages à l’acte sanglant.

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Article publié dans le numéro 1300 de « Royaliste » – 2 mai 2025

 

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