Dans ses Dégagements (1), Régis Debray dit qu’il y a quatre France :
Une France souffrance qui est un caractère. C’est celle de l’Affiche rouge et de l’Armée des ombres, de Georges Bernanos, de Charles Péguy et Pierre Schoendorffer ;
Une France enfance, qui est une âme. C’est celle, rêveuse et anarchisante, de Brassens et de Truffaut ;
Une France romance, qui tient du rêve éveillé – celle de Romain Gary, d’Edith Piaf et du général de Gaulle, « cascadeuse, fatigante, querelleuse, maniaco-dépressive et parfois mythomane ».
Et puis il y a la France élégance, qui est un esprit. C’est une France droitière et libertine, celle de Watteau et de Jean d’Ormesson…
A titre personnel ou collectivement, il est normal d’avoir ses préférences. Mais on ne comprend rien à la France si l’on rejette l’un de ses visages. Nous étions à bien des égards très éloignés de Jean d’Ormesson. Mais il est nôtre.
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(1) Régis Debray, Un candide à sa fenêtre, Dégagements II, Gallimard NRF, 2014.
Article publié dans le numéro 1134 de « Royaliste » – 11 décembre 2017
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