A tous merci et encore bravo ! Dans la bataille des régionales, quelques stratèges se sont remarquablement illustrés. Gravons ces gloires dans le marbre.

Parmi les héros de la campagne socialiste, le nom de Cambadélis brille de tous ses feux. Député parisien, auto-proclamé chef de l’antiracisme militant, il s’était signalé voici quelques mois par un grand meeting contre Le Pen où l’on avait surtout entendu des huées contre le gouvernement. A la veille des régionales. Cambadélis a fait beaucoup plus fort : une manifestation de rue qui a rassemblé quelques milliers de personnes et qui, dès le départ, a vu s’opérer une scission – les trotskistes de la L.C.R. entraînant leurs troupes vers un hypothétique assaut du meeting nationaliste au nez et à la barbe de l’ex-trotskiste Cambadélis. Un grand merci à « Camba », inventeur de la manif gigogne, et à Jean-Marie Le Guen, patron de la fédération socialiste de Paris qui a entraîné celle-ci dans ce défilé absurde : le Front national est maintenant le deuxième parti de la région parisienne, loin devant le P.S.

Quant à la palme du courage, elle revient sans conteste à Jean-Pierre Soisson, animateur de France unie qui a eu l’élégance rare de ne pas se présenter sous cette étiquette dans son département. Ainsi M. Soisson a sauvé les apparences : demeurée paisiblement inexistante, la France unie n’apparaît pas en tant que telle dans les décomptes. Ce qui ne l’a pas empêché de prendre une gifle électorale bientôt suivie d’une élection surprise à la présidence du conseil régional de Bourgogne qui a fait couler beaucoup d’encre.

Applaudissons bien fort le Mouvement des Radicaux de gauche, qui voit ses efforts couronnés de succès. Ayant écarté de France unie tous ceux qui le gênaient, le M.R.G. a continué de soigner ses propres intérêts en concluant des accords avec le Parti socialiste. Cette stratégie double a donné, en bonne logique, un double résultat : le M.R.G.-France unie est balayé, le M.R.G.-P.S. accompagne son allié dans sa défaite. Bravo, M. Zuccarelli, pour votre clairvoyance. Quant aux instituts de sondage, ils méritent les plus vifs éloges : surestimation des résultats de J.-M. Le Pen dans les Alpes-Maritimes, surestimation des abstentions et même, pour l’un d’entre eux, erreur magistrale sur le score de Bernard Tapie. Mais c’est scientifique, puisqu’on vous le dit.

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Article publié dans le numéro 577 de « Royaliste » – 6 avril 1992.

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