Il y a quatre-vingts ans, par sa résistance acharnée à l’Afrika Korps, la Première brigade française libre permit la victoire d’El Alamein et signifia au monde que la France était toujours vivante.

En arrivant à Bir Hakeim, les Français libres trouvèrent un fortin ottoman et trois citernes de l’époque romaine. C’est sur ces modestes traces d’empires disparus qu’ils écrivirent l’une des plus belles pages de notre histoire militaire et, du même élan, de l’histoire de France.

En février 1942, la Première Brigade française libre avait reçu pour mission de tenir cette modeste position, située à l’extrémité sud de la ligne de défense britannique qui partait de Gazala sur la côte libyenne. En mai, face à la VIIIe armée britannique, Rommel tente un contournement par le sud et Bir Hakeim devient un point clé. Les forces allemandes et italiennes sont très supérieures en nombre à celles des Français qui  résistent à un contre dix et qui parviennent à briser l’encerclement puis à rejoindre les lignes britanniques après avoir tenu leur position pendant seize jours alors qu’on leur demandait une courte action de retardement.

Le général Koenig explique (1) comment Bir Hakeim parvint à résister aux très violentes attaques terrestres et aériennes. Entre février et mai, les Français libres avaient méthodiquement fortifié leur position, qu’ils avaient entourée de champs de mine. Ils surent ensuite s’aguerrir en menant contre l’ennemi de constantes actions de harcèlement qui firent monter au plus haut le moral de la brigade.

Pierre Koenig, qui n’aimait pas être désigné comme “le vainqueur de Bir Hakeim”, assure que la gloire de la bataille est portée par les 3 700 soldats d’une troupe venue de toutes les terres de l’Empire où se mêlaient les jeunes évadés de la métropole occupée, des officiers de carrière, la 13e demi-brigade de la Légion étrangère… Leur unité tenait à leur commune ferveur.

L’esprit de victoire assura deux victoires effectives. En retardant l’Afrika Korps, les Français libres permirent à la VIIIe Armée de se ressaisir et de vaincre à El Alamein. Grâce à eux, Bir Hakeim devint le symbole de la France toujours vivante et combattante.

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(1) Pierre Koenig, Bir Hakeim, Présenté par François Broche, Editions Nouveau monde, juin 2022. Lire ou relire : François Broche, La cathédrale des sables, Bir Hakeim (26 mai-11 juin 1942), Editions Belin, mars 2019. Cf. Royaliste, n° 1177.

Article publié dans le numéro 1237 de « Royaliste » – 18 juin 2022

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