Le 7 décembre dernier, Emmanuel Macron annonçait devant un parterre de scientifiques la création d’un Conseil présidentiel de la science qui aura pour but de « mettre la science au cœur de nos décisions ».

La création d’autorités consultatives relève chez cet homme de la manie, dans le souverain mépris de la célèbre formule de Georges Clemenceau : « Quand je veux enterrer une décision, je crée une commission ». Or c’est bien à des enterrements de première classe que nous avons déjà assisté.

Se souvient-on de la première Convention citoyenne, qui avait porté sur le climat, dont le gouvernement n’a guère tenu compte ? Par la suite, la convention citoyenne sur la fin de vie avait été installée hors de toute procédure législative et réglementaire, pour des débats organisés de manière hautement problématique.

Nous sommes en train d’oublier le Conseil national de la Refondation lancé en septembre 2022 dans l’idée implicite de prolonger le Conseil national de la Résistance – alors que l’action gouvernementale est en contradiction notoire avec l’œuvre accomplie à la Libération. Un an plus tard, ce Conseil, immédiatement récusé par les partis d’opposition et les syndicats, n’avait toujours pas annoncé le moindre projet de refondation.

Le Conseil présidentiel de la science se situe quant à lui dans l’ordre de la redondance. La France dispose d’une Académie des Sciences créée par Louis XIV en 1666 et d’une Académie nationale de Médecine créée par Louis XVIII en 1820. Toutes deux publient de remarquables études et peuvent être sollicitées à tout instant pour éclairer les autorités politiques. Mais celles-ci préfèrent manifestement les effets d’annonce et les structures éphémères.

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Article publié dans le numéro 1269 de « Royaliste » – 1er janvier 2024

 

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