Manifestations : Un automne chaud ?

Sep 18, 2017 | la lutte des classes

 

Quelle que soit l’ampleur et l’avenir de la contestation sociale, la question du programme de rupture politique doit être dès à présent posée.

Les manifestations du 12 septembre furent modestes mais toniques : une mise en jambes qui annonce le mouvement social du 21 et la manifestation de La France insoumise le 23 septembre.

Ces démonstrations annoncées au début de l’été se déroulent dans un climat social tendu, en raison de nombreux mouvements de mécontentement et de révolte :

  • le 12 septembre, 450 CRS sur les 1 500 prévus pour encadrer les manifestations se sont fait porter pâle en raison de la surcharge de travail et de la fiscalisation d’une indemnité journalière ;
  • le 16 septembre, manifestation de policiers et de femmes de policiers qui dénoncent la vétusté des locaux, l’usure des équipements, l’épuisement des fonctionnaires surchargés de missions dans une période de danger ;
  • à partir du 25 septembre grève des routiers à l’appel de la CGT et de Force ouvrière, grève des fonctionnaires à l’appel de tous les syndicats le 10 octobre.

A ces protestations nationales, viennent s’ajouter les multiples mouvements de protestation contre la suppression des emplois aidés.

Ces mouvements sociaux devraient inquiéter Emmanuel Macron. Il a au contraire signifié son mépris aux Français, déclarés ennemis des « réformes » depuis Bucarest, avant d’insulter depuis Athènes ceux qui s’opposent à ses projets ultralibéraux : « fainéants », « cyniques », extrémistes, voilà ce qu’ils sont, voilà ce que nous sommes. Le seul mérite de l’oligarque-en-chef, c’est de dire clairement qu’il mène une guerre de classe.

Il faudrait que la réponse soit à la mesure de l’enjeu : bloquer l’offensive ultralibérale, qui ne s’arrêtera pas avec la mise en œuvre des ordonnances. Or rien n’est joué : depuis le quinquennat de Nicolas Sarkozy, les gouvernements ne se laissent plus impressionner par les manifestations ; ils jouent l’usure et comptent sur les exactions des « autonomes » pour disqualifier les manifestants. Il faudrait que le mouvement social prenne suffisamment d’ampleur pour que l’idée de grève générale prenne corps. Il faudrait aussi que les forces politiques qui soutiennent les mouvements sociaux se décident à prendre pour cible principale le système de domination politico-monétaire qui interdit toute politique de développement économique et de justice sociale.

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Article publié dans le numéro 1128 de « Royaliste » – 18 septembre 2017

 

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