Tête de la liste de La France insoumise pour les élections européennes, Manon Aubry a accordé à Marianne (8 décembre) un très remarquable entretien. Si les rédacteurs en chef des principaux médias faisaient leur travail, ces déclarations auraient permis le lancement d’un débat national de toute première importance.

Thème de l’entretien ? Le protectionnisme, qui est l’un des principaux tabous de l’analyse économique dominante et des débats sur le déficit du commerce extérieur. Prenant le contrepied du discours orthodoxe, Manon Aubry explique que la protection de l’activité économique est indispensable si l’on veut redéployer l’industrie et assurer aux Français de bonnes conditions de vie et de travail. “Il est hors de question, dit-elle, que nous restions les idiots utiles de la mondialisation”.

Après avoir rappelé que l’objectif du libre-échange généralisé se trouve inscrit dans le traité de Lisbonne, la représentante de La France insoumise au Parlement européen indique que son groupe ne cesse de dénoncer la multiplication des accords de libre-échange – et dernièrement celui conclu avec la Nouvelle-Zélande.

Manon Aubry veut donc organiser le “sevrage” du libre-échangisme et développer un protectionnisme qui sera, selon les cas, national ou européen. Comment ? “En utilisant le poids politique de la France, son poids économique, agricole, industriel, démographique”.

Bravo, Madame le député, vous méritez qu’on vous offre pour vos étrennes le Que sais-je que Jacques Sapir a consacré au protectionnisme. Mais il est probable que vous l’avez déjà lu.

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Article publié dans le numéro 1268 de « Royaliste » – 16 décembre 2023

 

 

 

 

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