Après l’Italie, la Suède et l’Espagne, le Royaume-Uni va intégrer dans le calcul de son produit intérieur brut (PIB) les revenus tirés des activités illicites. C’est le Parlement européen qui l’a demandé, par souci d’équité : les Pays-Bas, qui autorisent la vente du cannabis, n’avaient-ils pas un avantage statistique par rapport aux pays qui interdisent ce commerce ?
Du point de vue utilitaire, il n’y a rien à dire : sur les marchés souterrains, il y a des offres et des demandes, des prix et de gros profits qui font tourner le commerce légal. Quant à la dette publique, c’est tout bénéfice : calculée par rapport au PIB annuel, elle diminuera automatiquement. Merci les prostituées ! Merci les acheteurs de coke et de Kalachnikov !
Mais attention ! Il va falloir turbiner plus, sniffer plus et mitrailler plus pour soutenir la croissance. Bien sûr, on ne le dira pas de manière aussi directe. Mais chaque fois qu’un dirigeant se félicitera du taux de croissance et appellera à persévérer dans l’effort, c’est vous aussi, travailleurs et travailleuses du souterrain, qui devrez redoubler d’ardeur.
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Article publié dans le numéro 1058 de « Royaliste » – 2014
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