Les émeutes de Vaulx-en-Velin ont achevé de détruire le mythe d’une société consensuelle d’où la violence sociale serait bannie. Nous voici devant une révolte, latente depuis des années, et qui explose parce que la situation est devenue intolérable. D’abord la mort d’un jeune homme imputée, à tort ou à raison, à une police dont les méthodes et les réflexes ont mauvaise réputation. Puis la guérilla contre ceux qui symbolisent la violence de l’Etat.
Mais chacun sait que la police et la justice ne sont pas seules en cause. Il y a une détresse urbaine, matérielle, morale et politique qui est née de l’anti-urbanisme des années soixante, des mécanismes et des pratiques de ségrégation, de l’incompétence d’administrations qui s’auto-paralysent. Autant de limites aux efforts qui ont été entrepris. Et chacun sait qu’il faut dans notre pays une politique de la ville, une politique d’intégration – une politique qui ne se réduise pas à la simple gestion… Chacun sait, mais qui aura l’audace, ou simplement l’intelligence, de faire ?
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Article publié dans le numéro 544 de « Royaliste » – 22 octobre 1990
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