A l’Ouest de l’Europe, Rûmî est beaucoup moins connu parmi les poètes de langue persane que Hâfez de Chiraz et Omar Khayyâm. Deux ouvrages de Leili Anvar (1) nous permettent d’accéder à une excellente traduction de l’œuvre de Mohammad Jalâl al-dîn Balkhî (1207-1273) qui exalta en vers et en prose l’amour mystique et sa relation spirituelle avec son maître, le derviche Shams de Tabriz.
La présentation et l’admirable commentaire de l’œuvre de Rûmî l’Anatolien nous permettent de parvenir à l’essentiel de la tradition soufie, dont la beauté saisira les croyants de toutes les religions comme les incroyants.
« Le monde de Rûmî n’est pas différent du nôtre, c’est son regard qui est différent. Ce que nous disent tous ces textes, c’est que le monde n’a en soi aucune réalité objective. Ce que chacun saisit de la réalité est dans le regard qu’il porte sur les phénomènes. La beauté du monde de Rûmî est le reflet de l’amour qui l’habite comme l’incandescence de son œuvre est le reflet de sa brûlure intérieure » écrit Leili Anvar. Laissons nous emporter dans « l’océan sans rivage » : Mon océan s’est noyé en lui-même/Etonnant océan sans rivage que je suis, moi !
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(1) Rûmî, la religion de l’amour, textes choisis et présentés par Leili Anvar, Points, 2011. Et aussi : Leili Anvar-Chenderoff, Rûmî, Editions Entrelacs, 2004.
Article publié dans le numéro 992 de « Royaliste » – 23 mai 2011
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