Socialistes : La chute sans fin

Sep 17, 2007 | Partis politiques, intelligentsia, médias

 

Après l’université d’été de La Rochelle, c’est comme avant : les dirigeants socialistes règlent leurs comptes personnels sur fond de reniements et de trahisons alors que les militants voudraient en découdre.

Pour résumer l’ambiance, je choisis une petite phrase de Michel Rocard, riche de sens mais qui ne fera certainement pas date : « le Parti socialiste parle comme de l’eau de bidet depuis un an et demi parce qu’il y a trop de contradictions entre ses membres ».

Je n’ai jamais entendu parler l’eau d’un bidet mais j’atteste que Michel Rocard fut, de cet ustensile, l’un des plus gros robinets. D’ailleurs, l’ancien Premier ministre poursuit son œuvre catastrophique en préconisant que les socialistes s’engagent totalement dans la politique des aménagements à l’ultralibéralisme qui peut être réalisée par n’importe quelle fraction de l’oligarchie.

Bien entendu, Michel Rocard souligne une évidence lorsqu’il dit qu’il y a trop de contradictions au sein de l’appareil. Il n’y a même plus que cela : tandis que Ségolène Royal est marginalisée, s’annonce la bataille entre François Hollande et Bertrand Delanoë pour la candidature à l’élection présidentielle de 2012. Ce sera titanesque, assurément. Pensez donc : le choc de deux employés de la maison Jospin qui n’ont jamais émis, quant à l’avenir de la France, la moindre idée susceptible de retenir l’attention !

Ce qui est pathétique, dans l’histoire de cette chute sans fin, c’est que les militants socialistes veulent en découdre et montrent comment faire échec à la propagande de Nicolas Sarkozy et des dirigeants du Medef.

Comme Gérard Filoche l’a déclaré à La Rochelle, sous les ovations d’un vaste public, on peut démonter d’une phrase le fameux slogan sarkoziste, travailler plus pour gagner plus, en rappelant que « pas un seul salarié n’a la liberté de déterminer son salaire ».

Et quand Laurence Parisot a le culot de demander à Nicolas Sarkozy de « tout faire pour reconstituer les marges des entreprises », il est facile de lui opposer le titre de La Tribune du 26 juillet qui proclamait que « les profits des entreprises n’ont jamais été aussi élevés depuis 45 ans ». On peut en conclure, comme l’a fait Gérard Filoche, que le problème à résoudre n’est pas celui du coût du travail comme le clament les ultralibéraux (c’est le salarié qui fait la richesse de l’entreprise) mais le coût manifestement excessif du capital.

Tout occupés à s’entretuer, les chefs socialistes n’ont manifestement pas le temps de combattre la droite. Il faudra que les militants socialistes s’en débarrassent avant que les uns ne finissent de suicider leur parti tandis que les autres suivront le chemin d’Eric Besson, de Bernard Kouchner, de Jean-Marie Bockel…

***

Article publié dans le numéro 909 de « Royaliste » – 17 septembre 2007

 

 

 

Partagez

0 commentaires