A la télévision, on parle avec componction de la communauté juive sur des images bien caractéristiques – et le téléspectateur ainsi « informé » peut en conclure que les juifs sont des communautaristes comme les autres.
Cette misérable opération de montage de fragments du réel est pulvérisée par Shmuel Trigano et par l’équipe qui examine avec lui les mythes et réalités du judaïsme français.
Ce qui nous permet de réapprendre le sens des mots et la prudence avec lesquels ils doivent être employés.
Il y a le commun : le judaïsme constitue une unité, se manifeste par une identité qui fait, comme toutes les définitions, l’objet d’un questionnement infini.
Il y a le communautaire : la communauté juive ne regroupe pas tous les juifs français mais l’ensemble des associations qui se réclament de la tradition juive.
Il y a le communautarisme, que développent des « corps intermédiaires » entre l’Etat et les citoyens : ce sont des groupes de pressions et des groupes en fusion qui ne sont pas démocratiquement contrôlés et qui prétendent parler au nom de « cultures » plus ou moins fictivement constituées.
Les définitions que donnent Shmuel Trigano sont plus denses et plus précises et il en ressort clairement que le judaïsme français peut prendre un visage communautaire mais qu’il est exempt de la dérive communautariste. Preuve : la très grande diversité du judaïsme français dans ses expressions religieuses, culturelles et politiques que l’Observatoire (1) nous permet de mesurer.
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(1) Observatoire du monde juif, Bulletin n° 10/11, mai 2004.
Article publié dans le numéro 840 de « Royaliste » – 7 juin 2004
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