Après la tuerie de Beslan, l’opinion publique nationale et internationale attendait dans l’angoisse le jugement d’André Glucksmann. Tardif, il fut publié dans Le Monde daté du 16 septembre.
Les lecteurs français, russes, américains et caucasiens de l’éminent intellectuel se virent confirmer que l’horreur est horrible et le terrorisme, terrible.
Ils lurent sans surprise que le porte-parole de l’indépendantisme tchétchène condamnait urbi et orbi le président Poutine, premier responsable des malheurs de la Russie, du Caucase et de l’Europe entière.
Mais ils apprirent surtout que les terroristes n’étaient pas représentatifs de la cause tchétchène. Preuve : « Aouchev, ancien président d’Ingouchie, viré par Poutine, seule personne à avoir eu le courage d’entrer dans l’école pour parlementer sans mandat avec les preneurs d’otages masqués, perçoit un groupe multiethnique avec des Ingouches, des Ossètes, des Slaves (Russes ? Ukrainiens ?). Bref, ce commando n’est ni spécialement composé par, ni représentatif des Tchétchènes. Immédiatement, absolument condamné par le président indépendantiste Maskhadov, qui demande une enquête internationale. Même le criminel Bassaïev, qui a revendiqué d’autres prises d’otages massives, dément toute participation.(…) ».
L’opinion publique se demanda comment M. Aouchev pouvait précisément déterminer l’ethnie d’hommes masqués. Mais elle respecte trop M. Glucksmann pour ne pas le croire sur parole. L’éminent penseur parisien n’est-il pas capable de réfuter les accusations portées par Vladimir Poutine et de confirmer ce que M. Aouchev avait perçut – comme s’il était sous le bureau du président russe et collait dans le même temps aux basques de l’ancien président d’Ingouchie.
Hélas ! L’article du Monde était à peine fulminé que l’opinion publique apprenait par un communiqué signé par Abdallah Chamyl (Bassaïev) que « la brigade des martyrs de Ryad Salikhin (avait) mené une série d’opérations militaires réussies sur le territoire russe» (destruction de deux avions de ligne, attentat dans le métro de Moscou) et que l’ « opération » de Beslan aurait été exécutée par «le 2e bataillon de martyrs placé sous le commandement du colonel Orstkhoyev». Le chef terroriste tchétchène précisait que le groupe de Beslan était composé de 33 combattants : 14 Tchétchènes, 9 Ingouches, 3 Russes, 2 Arabes, 2 Ossètes, 1 Tatar, 1 Kabarde et 1 Gouran (sibérien).
Je supplie l’opinion publique mondiale d’oublier la glucksmanienne bévue et je tiens à la rassurer : l’éminent intellectuel continuera de publier dans les colonnes du Journal Vespéral de Référence ses condamnations à perpétuité et ses excommunications majeures comme il le fait depuis sa turbulente adolescence.
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Article publié dans le numéro 844 de « Royaliste » – 4 octobre 2004
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