Une histoire militaire de la Résistance

Jan 7, 2013 | La guerre, la Résistance et la Déportation

 

La Résistance française fut un mouvement patriotique, spirituel, politique… Dominique Lormier a choisi de mettre en valeur ses aspects militaires.

La Résistance est un phénomène nouveau dans l’histoire même si elle reprend des formes de combat connues contre l’armée d’Occupation – surtout la guérilla. C’est un mouvement patriotique populaire qui rassemble les militants qui s’opposaient avec 1939 mais qui connait aussi ses divisions politiques. Elle mêle des militaires de carrière, des militants éprouvés agissant en formations constituées – les communistes – et des amateurs qui révèleront dans ces circonstances exceptionnelles leur courage, leur sens politique et parfois un véritable génie, comme le colonel Rémy.

L’histoire générale de la Résistance est une entreprise de longue haleine. Dominique Lormier présente la sienne (1) qui donne une vue d’ensemble de l’action militaire intérieure et extérieure. La naissance et le développement des Forces françaises libres de 1940 à 1942 sont précisément décrits : action de nos forces aériennes, épopée du général Leclerc, bataille de Bir-Hakeim. L’activité des mouvements de la Résistance en France occupée fait l’objet d’une analyse synthétique qui n’exclut pas les zones d’ombre – notamment l’affaire Granclément qui n’a pas encore livré tous ses mystères.

Une grande partie du livre est consacré à la Libération, à partir du débarquement allié en Afrique du Nord. Les principaux maquis sont passés en revue et les conditions dans lesquelles les régions sont libérées par les Forces françaises de l’Intérieur font l’objet d’analyses détaillées : la bataille du Vercors est à juste titre restée dans les mémoires mais il était important de décrire la libération de la Bretagne, de l’Aquitaine, du Limousin, les maquis des Vosges et la liquidation des poches allemandes de l’Atlantique. Des portraits de grandes figures civiles et militaires complètent l’ouvrage. Certains héros sont très connus, d’autres moins : Marie-Madeleine Fourcade, qui dirigeait le réseau Alliance, Dimitri Amilakvari, tué à Bir Hakeim, Michel de Camaret, qui s’illustra dans les maquis bretons, Pierre Château-Jobert qui commandait le 3ème Régiment de Chasseurs Parachutistes, le général de Monsabert qui joua un rôle décisif dans les campagnes d’Italie et de France.

De 1939 à 1945, l’armée française et les unités de la Résistance comptent 225 200 tués, presque autant que les Américains (300 000 morts) et les Britanniques (326 000). Les forces françaises ont éliminé 900 000 combattants allemands et italiens. Ne laissons pas effacer ce passé glorieux.

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  • Dominique Lormier, Histoire générale de la Résistance française, Editions Lucien Souny, 2012.

Article publié dans le numéro 1026 de « Royaliste » – 7 janvier 2013

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