Anomie et trotinettes

Avr 7, 2023 | Non classé | 1 commentaire

 

L’anomie, c’est l’absence de règles. La société française souffre de ce mal insidieux depuis que nous sommes entrés dans le néo-libéralisme qui amplifie les pratiques individualistes.

Cette anomie est devenue particulièrement visible depuis le déploiement des flottes de trottinettes dans les rues des grandes villes. On a laissé faire les entreprises de location, qui ont déposé leurs machines sur les trottoirs sans qu’elles aient, à la différence des bicyclettes, un port d’attache. Cette occupation intempestive de la voie publique n’a pas suscité la réaction des autorités. Sans le moindre égard pour les passants, des usagers se sont mis à circuler sur les trottoirs, parfois à deux sur le même engin, à abandonner les trottinettes n’importe où après avoir effectué des trajets aussi sinueux qu’imprévisibles au milieu de la circulation automobile.

Les conséquences de ces comportements inciviques sont connues : des accidents mortels, de nombreux blessés, de la pollution, des gaspillages.

Pour une fois bien inspirée, la Mairie de Paris a eu raison d’organiser, le 2 avril, une consultation sur l’usage des trottinettes en libre-service. Une minorité de parisiens s’est mobilisée mais les votants ont rejeté à 89% les sociétés de location dont les contrats ne seront pas renouvelés.

Il serait bon que d’autres métropoles suivent l’exemple parisien et que l’Etat se décide à exclure de l’ensemble du territoire national les sociétés de location de trottinettes tout en réglementant de manière plus stricte l’usage des engins privés.

La liberté d’aller et de venir implique, pour les piétons, la liberté de flâner sur les trottoirs qui leur sont, en principe, réservés.

Article publié dans le numéro 1254 de « Royaliste » – 7 avril 2023

Partagez

1 Commentaire

  1. Bougalouga

    On dira à la suite de cet « événement » que le principe démocratique en est sorti vainqueur. D’aucuns osent même avancer que cette consultation serait un modèle de démocratie. Pendant ce temps, on n’osera user du même modèle pour résoudre, par exemple, la question des retraites.

    Contre les trottinettes d’accord, mais le procédé reste de l’enfumage permettant de continuer à ne pas interroger des questions bien plus essentielles, au choix les décisions prises pour la guerre en Ukraine, les injonctions aussi diverses que nombreuses de la commission européenne et bien d’autres sujets… qu’il ne serait pas sage de confier au peuple.