BPC Mistral : Une obstination insensée

Mai 20, 2015 | Chemins et distances

 

Selon le quotidien « Kommersant », la France propose de rembourser 785 millions d’euros à la Russie afin de pouvoir revendre les deux Bâtiments de Projection et de Commandement (BPC) à on ne sait qui.

Ainsi, François Hollande s’obstine dans une posture insensée, une fois encore dictée par Washington : il s’agit de punir « la Russie de Poutine » au motif qu’elle intervient pour soutenir les insurgés de l’Est de l’Ukraine. Le gouvernement russe, qui avait commandé à la France le « Vladivostok » et le « Sébastopol » afin de marquer sa considération politique pour notre pays, a refusé la proposition française au motif que le coût du préjudice subi serait beaucoup plus élevé. On négocie donc, et cette négociation lamentable est contraire aux intérêts de notre pays.

A l’ensemble des nations, le gouvernement français signifie qu’il n’honore ses contrats d’armement qu’avec l’autorisation des Etats-Unis. Le caractère parfaitement négatif de cette soumission dépasse le cadre des relations franco-russes.

La sanction politique et morale que le gouvernement français prétend infliger à la Russie est inepte. L’intervention russe sur le territoire ukrainien – un millier de militaires russes « en congé » selon notre Direction du Renseignement Militaire – est une réplique au changement violent d’équipe qui s’est déroulé à Kiev avec le très actif soutien des Etats-Unis, de l’Allemagne et de la Pologne. La France aurait dû prendre immédiatement l’initiative d’une médiation entre les Ukrainiens, au lieu de s’aligner sur Washington qui commande maintes opérations sur des territoires étrangers par drones ou envoi de troupes spéciales.

En sanctionnant Moscou, François Hollande prend fait et cause pour Kiev alors que le président et le Premier ministre ukrainiens multiplient les déclarations belliqueuses à l’égard de ce qu’ils appellent la « zone occupée », alors que des militaires américains entraînent les troupes de Kiev, alors que la Rada a décidé que le 14 octobre serait désormais le Jour du Défenseur de la Patrie. Or c’est la date de la création de l’UPA, organisation ultra-nationaliste qui a collaboré avec les Allemands et perpétré des massacres de Juifs et de Polonais. A Paris, le gouvernement prend des poses antifascistes mais ferme les yeux sur la glorification de nazis en Ukraine…

Enfin et surtout, il faudrait revenir à l’analyse aussi classique que pertinente qui consiste à coopérer prioritairement avec les Etats qui ne représentent aucune menace pour la France : la Russie n’agresse pas notre pays, ni directement, ni indirectement ; elle pourrait être d’un concours précieux, voire indispensable, dans la lutte contre le djihadisme. Voilà pourquoi il faut livrer les BPC à la  Russie et décider de rompre avec la politique des sanctions (1).

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(1) Texte et signature sur le site http://francaislibres.org/

 

Article publié dans le numéro 1079 de « Royaliste » – 20 mai 2015

 

 

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