Européisme : Les arracheurs de dents

Mai 24, 2014 | Union européenne

 

Radio-Paris ment…comme un arracheur de dents. Radio-Bruxelles aussi, et Radio-Berlin – autrement dit tous les médias qui relaient la propagande officielle pendant la campagne des européennes. Quelques exemples ?

Affirmer sur des affiches et dans les discours que les citoyens vont élire le président de la Commission européenne est un mensonge. Selon le traité de Lisbonne, ce sont les chefs d’Etat et de gouvernement qui proposent un candidat au Parlement européen « en tenant compte des élections… » européennes. Rien ne les oblige à faire un choix qui serait d’ailleurs entre le bonnet blanc et le blanc bonnet car Martin Schulz, à gauche, et Jean-Claude Juncker, à droite, appartiennent à des formations qui ont présidé en alternance le dit parlement.

Affirmer que la Grèce est en train de sortir de la crise parce que son budget a dégagé en 2013 un « excédent primaire » est un mensonge. Le calcul de cet excédent hors du service de la dette est une honteuse manipulation car les dépenses en faveur des banques grecques ont été retirées du déficit primaire. Cette disposition est d’autant plus arbitraire qu’elle n’est pas appliquée dans le calcul des comptes primaires des autres pays de la zone euro. Nous n’oublions pas, quant à nous, que la dette grecque représente 178% du PIB et que le taux de chômage officiel était de 17,8% en décembre 2013 dans un pays toujours frappé par la récession (- 3,7% sur un an en 2013).

Affirmer que le Portugal est sur la bonne voie parce qu’il n’est plus sous la coupe de la Troïka est un mensonge. Le poids de la dette représente 129% du PIB et, comme en Grèce, il va falloir maintenir une austérité féroce pour tenter de faire les remboursements. Ceci dans une conjoncture marquée par la récession (- 0,7% sur un an en 2013) et par un taux de chômage officiel de 15,4% à la fin de l’année dernière

Affirmer que la France va connaître un « retournement » de conjoncture est un mensonge. C’est François Hollande qui avait déclaré début mai qu’« on est entré dans la deuxième phase du quinquennat, le redressement n’est pas terminé mais le retournement économique arrive ». Déclaration à graver dans le marbre à la suite de celles sur la « fin de cycle » et sur l’inversion de la courbe du chômage. Dès le 15 mai, l’INSEE nous informait que la croissance avait été nulle pendant les trois premiers mois de l’année, avec une chute importante de la consommation (- 0,5%) et de l’investissement (-0,5%).

Qu’elle soit fabriquée à Bruxelles-Berlin, Athènes, Lisbonne ou Paris, la propagande officielle – pardon, la communication – ne tient plus la distance. Ils mentent, vraiment, comme des arracheurs de dents.

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Article publié dans le numéro 1057 de « Royaliste » – 24 mai 2014

 

 

 

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