Logique Shadock : La loi de Barroso

Juin 10, 2013 | Union européenne

 

Nous l’avons, ce « gouvernement économique » européen réclamé par Jacques Delors, puis par Nicolas Sarkozy et François Hollande ! L’étrange animal est polycéphale, névrotique, aberrant, répressif et résolument antidémocratique.

Comme si nous étions à la veille d’une révolution, tout se bouscule dans les têtes, dans les discours et dans les actes avec de lancinants rappels de l’histoire. Le 27 mai, François Hollande célèbre le soixante-dixième anniversaire de la création du CNR tout en travaillant à détruire l’œuvre qui fut accomplie selon le programme de la Résistance. Mais comment parler de libération quand, le 29 mai, la Commission européenne publie des « recommandations » qui marquent la soumission du gouvernement français à un organe bureaucratique extérieur ? Et comment ne pas se souvenir, lors de la mise en œuvre des contraintes du « two-pack» le 30 mai, que huit ans plus tôt le « Traité constitutionnel » était rejeté par référendum à une large majorité ?

Le président de la République et le Premier ministre ont beau répéter qu’ils prennent librement leurs décisions, ils n’abusent plus que les niais du sérail socialiste. D’ailleurs, José Manuel Barroso a dit la vérité toute crue en énonçant ceci : « Les pays européens peuvent se gouverner eux-mêmes, s’ils suivent les recommandations de la Commission » (1). Je propose que ces fortes paroles soient érigées en loi de Barroso, ce qui permettra au terne président de la Commission européenne de laisser son nom dans l’histoire. Le bonhomme pointe la dure réalité que François Hollande ne veut pas voir, alors qu’il l’avait appelée de ses vœux : l’Union européenne est soumise au « gouvernement économique » préconisé par Jacques Delors au siècle dernier, repris en 2011 par Nicolas Sarkozy et relancé par François Hollande lors de sa conférence de presse du 16 mai puis contesté par… François Hollande quinze jours plus tard.

Le président de la République peut communiquer à tout-va, il n’empêchera pas ce « gouvernement » de se manifester selon les mécanismes propres à l’usine à gaz européenne qui sont, comme chacun sait, conçus selon la logique Shadock. Il convient en effet de noter en première analyse que ce « gouvernement économique » présente les caractéristiques suivantes :

Il est polycéphale puisque qu’il y a plusieurs chefs : le président de la Commission européenne, le président de la Banque centrale européenne, le président de l’Eurogroupe, le président du Conseil européen.

Il est double : la polycéphalie est, selon certains shadokologues, un gouvernement d’apparence qui masque la réalité d’un pouvoir autocéphale souvent coiffé d’un casque à pointe par les contestataires grecs : on aura reconnu la Chancelière allemande, incarnation de l’idéologie allemande et fondée de pouvoir du patronat allemand.

Il est névrotique : l’obsession de l’équilibre budgétaire est couplée avec l’obsession des « réformes structurelles » qui consistent à comprimer les salaires, les retraites, les allocations de chômage et à ouvrir à la concurrence les professions préservées : chauffeurs de taxis, notaires… Comme on ne parvient pas à la suprême jouissance de l’équilibre budgétaire, on impose sadiquement les « réformes » et comme elles ne marchent pas on réclame le « retour à l’équilibre ». On s’en souvient : leur fusée n’ayant qu’une chance sur mille de décoller, les Shadock se dépêchaient de rater 999 décollages. On peut donc tenir pour vraie la formule suivante : loi de Barroso = loi du professeur Shadocko.

Il est répressif dans ses prescriptions puisque les pays qui n’ont pas totalement succombé à la névrose obsessionnelle peuvent être punis. Mais surtout, il est répressif dans ses actions lorsque la polycéphalie prend la forme d’une troïka chargée d’imposer les thérapies de choc.

Il est antidémocratique puisque les différents organes de ce « gouvernement économique » agissent  sans contrôle et imposent leurs normes aberrantes aux gouvernements et aux parlements.

Que la bête meure. Et le plus tôt possible.

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Article publié dans le numéro 1037 de « Royaliste » – 10 juin 2013

 

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