Socialistes : La marche funèbre

Déc 6, 2016 | Partis politiques, intelligentsia, médias

 

François Hollande fut un très médiocre Premier secrétaire du Parti socialiste. Il l’est resté lorsqu’il est entré à l’Elysée. Il le restera jusqu’à la fin de son mandat.

De l’avis général, François Hollande a prononcé le 1er décembre une fort digne allocution. Cette dignité de l’avant-dernière heure n’efface pas l’indignité du comportement d’un homme qui n’a jamais compris ce qu’est un chef d’Etat.

On se souvient sans doute que le député-maire de Tulle avait rempli pendant près de onze ans (1997-2008) la fonction de Premier secrétaire du Parti socialiste. Dans cette éminente fonction, ce disciple de Jacques Delors avait fait campagne en faveur du prétendu Traité constitutionnel européen en 2005, gagné un référendum interne sur le sujet et perdu devant la nation au soir du 30 juin 2005. Il ne dut ensuite son salut qu’à l’absence de conviction de Laurent Fabius, qui renonça très vite au combat pour la souveraineté nationale. Il survécut aussi à la défaite de Ségolène Royal en 2007, grâce à son sens de la manœuvre d’appareil et de la synthèse molle.

Entré à l’Elysée à la suite de l’accident de parcours de Dominique Strauss-Kahn et par rejet de Nicolas Sarkozy, il est resté le Premier secrétaire du Parti socialiste, toujours plus attentif aux équilibres de tendance dans les gouvernements successifs qu’à la définition et à la mise en œuvre d’une politique pour la France. Au soir du 1er décembre, l’homme au scooter s’est déclaré satisfait de son bilan – à l’exception du projet sur la déchéance de nationalité – mais c’est en Premier secrétaire qu’il a annoncé ne pas pouvoir se représenter, faute de pouvoir cette fois faire la synthèse de courants résolument hostile à sa candidature, effectivement suicidaire.

Ce prétendu socialiste, naufrageur du socialisme français, est si peu pénétré de l’esprit de la Vème République qu’il avait accepté de se présenter aux primaires de la gauche. Puis il a compris, très tard, qu’il serait broyé par la machinerie des primaires sans comprendre qui sa mise à mort sanctionnait ses erreurs et ses fautes. Le retrait de François Hollande pourrait lui permettre de devenir président de la République pendant les derniers mois de son mandat. Pas complètement, parce que l’indépendance nationale, il ne sait pas ce que c’est. Mais il pourrait du moins assurer le fonctionnement régulier des pouvoirs publics par son arbitrage. Il est probable qu’il se contentera de faire ce qu’il aime : commenter les événements et bricoler dans l’appareil de son parti. Mais l’appareil lui échappe et les candidats vont s’entretuer – surtout Manuel Valls à l’aile droite et  Arnaud Montebourg au centre gauche.

A l’écart de cette foire d’empoigne, gaullien dans sa démarche, Jean-Luc Mélenchon peut coiffer les Soferiniens au poteau lors du premier tour de la présidentielle et détruire le Parti socialiste français comme Syriza a détruit le Parti socialiste grec. Bien des obstacles se dressent sur la route du candidat de la « France insoumise » mais, en la matière, François Hollande n’est pas plus redoutable qu’un caillou dans un croquenot.

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Article publié dans le numéro 1111 de « Royaliste » – 6 décembre 2016

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